BIOGRAPHIE de LADISLAS DE ROHOZINSKI
(1886 – 1938) Compositeur de musique français
1886
Ladislas de Rohozinski est né à St Petersbourg en 1886. D’origine polonaise, il passa sa jeunesse entre les propriétés familiales de Cyboulow en Ukraine jusqu’en 1917 et à Nice au Manoir Leliwa.
Il fit des études musicales à Paris, sous la direction des maîtres Eugène Gigout et Vincent d’Indy.
Paris devint sa ville de résidence à partir de 1926. Il habitera de 1926 à 1930 dans le 16 arrondissement successivement au 14, rue de l’Assomption, puis en 1936 au 34 rue des Vignes et au 39 rue Sheffer.
L’été de 1930 à 1933 il séjourna à Semur puis à partir de 1936 dans la propriété familiale du côté de son épouse à Châteauneuf Les Bains.
Marié à Nouryé Bosset de Chateauneuf, ils eurent quatre enfants. Ladislas de Rohozinski leur dédiera plusieurs de ses œuvres ainsi qu’à sa mère, à Wladzio son fils ainé huit petites pièces pour piano, à ses filles Mirhi et Lilli, et à son second fils Jean huit petites pièces pour piano.
Il le fit également pour des amis très proches, musiciens, compositeurs, artistes peintres, critiques musicaux, écrivains.
« Ladislas de Rohozinski a été un compositeur d’importance dans la France des années 1910 à 1920. De 1916 jusqu’à sa mort en 1938, il a vu ses œuvres jouées avec celles de Debussy, Honegger, Albeniz, de Falla. Ses pièces ont cotoyé celles de fauré, Satie, Ravel. De grands artistes ont prêté leur talent à ses compositions. D’après ce que l’on a écrit sur lui, il était effacé et discret ce qui a sans doute contribué à ce qu’on l’oublie. » (Steve Bergeron – La Tribune Québec CA 22 mai 2004).
1914
Le public apprit brusquement son nom par une première oeuvre d’orchestre exécutée pendant la guerre de 1914 aux Concerts Classiques de Monte-Carlo, sous la direction de Leon Jehin. Tout de suite, le public fut conquis et ce fut un très grand succès.
La guerre survint, Ladislas de Rohozinski partit comme engagé volontaire pour la durée de la guerre, sur le front français. Il sera fait chevalier de la Légion d’Honneur.
1919
Nous le retrouvons critique musical dans de grands quotidiens et dans des revues.
1926 à 1928
Il s’impose comme chef d’orchestre au Théâtre des Champs Elysées, où il dirige, avec maîtrise l’orchestre Pasdeloup pour des saisons de concerts et de ballets. En même temps que la direction d’orchestre, Ladislas de Rohozinski continue d’écrire. De nombreuses œuvres de musique de chambre voient le jour et sont accueillies avec un égal succès par le public. Il suffit pour s’en convaincre de relire les extraits de journaux de l’époque, voir ci-après le chapitre Extraits d’articles.
Dans la Revue de France, M. Florent Schmitt écrit :
« Il faut remarquer dans l’œuvre de M. Rohozinski, la musicalité toujours fine et l’harmonieuse aisance avec laquelle se meuvent les instruments aussi habilement traités isolément que dans leurs rapports courtois, voisinage où chacun sait se tenir à son rang, s’effacer lorsqu’il le faut, mais sait au besoin, mettre en œuvre toutes ses ressources techniques pour atteindre au maximum d’expression – musique douce et apaisante sans heurts agressifs, comme sans séduction de vulgaire aloi et qui laisse une impression charmante ».
Dans son ouvrage sur la musique contemporaine en France, René Dumesnil écrit :
« J’ai déjà signalé l’influence de Debussy sur quelques un de ses disciples les plus distingués de la Scola Cantorum. L. de Rohozinski qui fut l’élève de Vincent d’Indy a subi le charme ensorcelant du magicien des Nocturnes, mais polonais d’origine bien que de culture française, il a trouvé des accents très personnels, tant dans sa musique vocale que dans l’instrumentation raffinée des pièces de musique de chambre où il excelle ; nul mieux que lui n’a su combiner plus subtilement les timbres ».
Pour avoir un autre aspect de l’art si personnel de Rohozinski, citons deux phrases du critiques M. Roland Manuel qui l’a si bien compris. Il écrit que « l’art de M. de Rohozinski offre des charmes d’une pudique tendresse » et à propos d’une de ses œuvres l’Amertume , il découvre une sorte de nostalgie hautaine, une sensibilité douloureuse aux frémissement continus ».
1938
La musique de Ladislas de Rohozinski a été fréquemment jouée par de grands interprètes (Lili Laskine, René Le Roy, Jane Bathori,) entre les deux guerres.
Sa mort soudaine en 1938 à la veille de la seconde guerre mondiale a interrompu la diffusion de son œuvre.
De nombreux manuscrits joués à l’époque mais non édités font l’objet d’une diffusion par son petit-fils Olivier de Rohozinski. (m_rohozinski@hotmail.com)
Les poètes qui ont inspiré Ladislas de Rohozinski
Rabindranath Tagore
G. d’Annunzio
Baudelaire
Paul Verlaine
Toulet
Jean Pourtalb
Madame de Noailles (comtesse de Noailles)
Xavier de Magallon
Georges-Louis Garnier
Emmanuel Delbousquet
Musset
Gauthiers Villars
Pierre LotiLieux où il a été joué
Monte Carlo
Marseille
Paris
Grenoble
Nantes
Londres
Amériques,
Autriche
SuèdeEt TSF à Paris Tour Eiffel et PTT
Les lieux et artistes fréquentés par Ladislas de Rohozinski
Pendant ses études Ladislas de Rohozinski s’est lié avec Ravel, Déodat de Séverac (1872-1921), Albert Roussel (1869-1937) et les musiciens de la Schola Cantorum.
Autre lieu fréquenté par Ladislas de Rohozinski le café littéraire ou « café des Tourelles » vers Passy en janvier 1919 , il y côtoit
- les poètes Joachim Gasquet, Fernand Mazade, Charles Derennes, Xavier de Magallon, Drieu la Rochelle
- les romanciers Edmond Jaloux, Eugène Monfort, Marc Elder,
- les critiques Louis Vauxcelles, Gabriel Boissy, Waldemar Georges, Pierre Borel du journal Comedia, en été 1925 cite la collection de L. Rohozinski qui possède entre autres un portrait de Jenny Le Guillou fait par Eugène Delacroix (en rapport avec les albums disparus du « Journal » d’Eugène Delacroix).
- les peintres Fauconnet, Pierre Laprade, Henri Lebasque, Pierre Girieud (1876-1948) qui fera un portrait du compositeur en 1921 et qui paraitra en 1926 dans la revue L’Amour de L’Art, Favory et Alfred Lombard (1884-1973)